CAP48 a présenté les avancées de son projet de recherche médicale sur la polyarthrite

Les avancées du projet de recherche médicale concernant la polyarthrite de l'enfant et du jeune adulte, lancé en 2013 grâce au soutien de CAP48, l'opération de solidarité de la RTBF, ont été présentées mardi sur le site des cliniques universitaires Saint-Luc à Woluwe-Saint-Lambert.

 Le projet de recherche a été reconduit en 2018 jusqu'en 2023. A travers son volet clinique, 597 jeunes patients ont bénéficié d'un premier bilan et d'un suivi dans 24 centres hospitaliers participants. Dans le sous-groupe des 106 patients atteints de la polyarthrite rhumatoïde ayant bénéficié d'un suivi pendant trois ans, 59,4% sont toujours en rémission. Cette étude observationnelle permet d'avancer que les taux de rémission sont plus élevés et plus stables à long terme chez les patients qui atteignent la rémission rapidement après le début de la maladie.

De plus, dans le volet recherche appliquée du projet, des prélèvements sont effectués dans les articulations à un stade précoce de la maladie, chez des patients venant d'être diagnostiqués qui n'ont pas encore été placés sous traitement. Ces biopsies sont analysées en vue d'affiner le diagnostic des différentes formes de polyarthrite. "On veut comprendre les principaux médiateurs impliqués dans l'inflammation", explique le professeur Durez, chef de clinique au service de rhumatologie des cliniques universitaires Saint-Luc et coordinateur général du projet de recherche CAP48. "Cela devrait permettre dans le futur d'utiliser de manière plus ciblée des traitements intensifs". 

Les traitements servent à limiter la réaction inflammatoire excessive et donc les dommages causés par ces attaques auto-immunes. "L'intérêt est de faire en sorte que le malade évolue vers une rémission précoce, qui lui garantit une très bonne évolution au long cours", continue le professeur Durez. "Des patients répondent très bien aux traitements de premières lignes, mais l'idée est d'inverser la tendance et d'aller le plus tôt possible vers des thérapeutiques ciblées si des indices de marqueurs de pronostic sont présents". 

D'autres études sont menées avec le soutien de CAP48 à l'ULB et à l'ULiège. Dans cette dernière université, les chercheurs quantifient chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde la surexpression d'un certain type de protéines, qui constituent des marqueurs de l'inflammation.

"On veut par la suite aller vers des projets "théranostiques" (contraction de thérapie et diagnostic, NDLR.), c'est-à-dire qu'on veut appliquer un traitement selon l'immunopathologie, basé sur les prélèvements, plutôt qu'un traitement choisi sur base de critères cliniques, de ce qu'on a observé sur le malade", conclut le professeur. "On ne veut plus avoir le même médicament pour tout le monde. On veut cartographier les tissus pathologiques et déterminer quels sont les traitements qui ont les meilleures chances de réponse". Identifier des marqueurs cellulaires des différentes formes de polyarthrites à un stade précoce vise à permettre de proposer des traitements ciblés tôt et ainsi d'augmenter le nombre de patients en rémission, qui est de l'ordre d'un peu plus de 50% actuellement.

La polyarthrite touche près de 300.000 patients en Belgique. Les causes de la polyarthrite restent encore mal connues. 

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